Les scénarios de vols des drones

Le photographe aérien doit toujours préparer un vol avec un drone. Quand on me confie une mission dans l’agglomération de Grenoble ou plus loin, je commence par vérifier dans quelle zone je me trouve. J’ estime la distance qu’il faudra parcourir et j’effectue les démarches administratives obligatoires.

En ce qui me concerne, j’ai 3 options, S1, S2, S3.

Scénario de vol drone S1

Un vol en S1 pour un drone de moins de 25kg se fera à bonne distance d’un rassemblement de personnes, d’une route nationale, d’une autoroute, d’une voie ferrée, d’une route départementale avec de la circulation, d’une agglomération ou d’un logement privé. L’exploitant du drone n’a pas à demander d’autorisations, à faire de déclarations. Pour une commande faite le matin, il pourra la réaliser dans la journée.

Tous vols dans Grenoble ou villes de l’agglomération grenobloise (Meylan, Corenc, Fontaine…) sont exclus de ce scénario. Le photographe aérien devra se renseigner sur les réglementations locales. Les parcs naturels ou les zones de silence en montagne sont généralement interdits de vols par drone. Le vidéaste par drone doit respecter les hauteurs. Donc, il est tout à fait possible d’aller faire une photo ou une vidéo de Grenoble depuis le Mont-Rachais, à condition de ne pas dépasser les 50 mètres de hauteur autorisés dans cette zone et de ne pas aller au-delà de 200 mètres de distance depuis le point de décollage. De toute façon, il ne faudra pas dépasser 150 mètres de hauteur.

Attention aussi de respecter la propriété privée, de ne pas survoler des personnes ou des animaux.

Grenoble drone vue de la bastille

Scénario de vol S2

Le S2 ressemble au S1 en de nombreux points. D’abord, on évolue toujours en dehors des villes, par contre à une distance pouvant aller jusqu’à 1km. Le drone pourra voler à une hauteur inférieure à 50m si le drone fait plus de 2kg. En dessous de 2kg il pourra être autorisé à voler à 150 m de hauteur. Le Mavic 2 Pro pèse 900 grammes donc il rentre dans ce cadre. Dans ce cas, il faut faire une déclaration sur le site Alpha-Tango la veille du vol, qui informera l’armée.

C’est le cas pour faire des images d’un terrain de Golf, d’une exploitation agricole, d’un chantier de construction sur un grand terrain, de vues à distance d’un village de montagne, etc…

La contrainte du vol à vue du scénario 1 limite les longs travellings où les prises de vues depuis des zones ou le décollage est impossible. Le S2 est plus risqué. On perd le drone de vue et on vole en immersion, uniquement en regardant son écran, mais tout en contrôlant l’environnement. C’est alors plus difficile d’apprécier l’arrivée d’un planeur ou d’un parapente. C’est aussi plus compliqué de voir un arbre plus haut que les autres lors d’un travelling. Il faut toujours rester le pus bas possible et faire des rotations pour vérifier son environnement avant de se lancer dans ses prises de vues. Heureusement, la présence de capteurs sur le drone pourra empêcher la collision avec un arbre, plus difficilement avec un planeur.

De plus, le drone devra avoir un système permettant de couper les moteurs indépendants de la télécommande. Au cas où le drone soit hors de contrôle.

Scénario de vol S3

Le scénario S3 permet de voler en agglomération ou à proximité d’un groupe de personnes. Il est interdit de survoler des personnes ou des animaux. Donc il est toujours interdit de voler au-dessus du public d’un spectacle, quels que soient le scénario ou les autorisations reçues. Aussi, il est interdit de survoler des bâtiments occupés, immeubles ou maisons. On se tiendra à 30 mètres minimum de ceux-ci. Ce qui signifie qu’il faut sécuriser la zone de vol avec des cônes de signalisation, de rubans d’interdictions d’accès et des panneaux d’informations pour un décollage dans un parc. Par ailleurs, un décollage depuis une place publique ou des voies de circulation nécessitera la coupure de la circulation et l’interdiction d’accès aux piétons. Ainsi, un périmètre de sécurité est mis en place en fonction de la vitesse et de l’altitude du drone.

En fonction du drone utilisé, le vidéaste-droniste activera des parachutes et une alarme sonore en cas de chute.

Ainsi, ce scénario nécessite une bonne préparation du vol. Il faut savoir exactement les déplacements, l’altitude, la vitesse du drone et les photos ou séquences vidéos à faire. L’inscription sur alpha-tango sera à faire au moins une semaine à l’avance. Donc c’est la DGAC qui se chargera d’avertir la préfecture. Celle-ci pourra interdire le vol ou mettre en place les moyens de sécurisation. Dans le cas d’un vol en scénario S3 comme dernièrement dans un parc à proximité de Grenoble, j’informe toujours la police municipale pour les avertir. La vue d’un drone en ville peut inquiéter des riverains qui appellent parfois la police. Donc, c’est mieux si elle sait quoi répondre.

Par ailleurs, Google Earth Pro peut s’avérer très utile pour simuler les points de vues et s’aider à préparer son vol. On pourra connaitre l’altitude et les coordonnées d’un point nécessaire pour faire la photo souhaitée.

Google Earth versus drone
Moirans drone agriculture photographe

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